Venise, la ville aux canaux et aux gondoles, joyau architectural et trésor de l’histoire italienne, se meurt sous le poids d’un tourisme effréné. En 2023, plus de 30 millions de visiteurs ont déferlé sur ses ponts et ses ruelles, submergeant ses infrastructures fragiles et menaçant son âme fragile. Pour sauver la Sérénissime du naufrage, une mesure inédite a été adoptée : une taxe de 5 euros par jour pour les touristes.
C’est le maire de Venise, Luigi Brugnaro, qui a sonné l’alarme. « Venise n’est pas un parc à thème », a-t-il déclaré, « c’est une ville qui vit, qui respire, et qui souffre ». Le flot incessant de touristes, attirés par la beauté magique de la cité lacustre, a des effets dévastateurs. Pollution, dégradation du patrimoine, usure des installations, sans parler de la cohue incessante qui rend la vie quotidienne des Vénitiens infernale : le surtourisme est devenu un véritable fléau.
La taxe de 5 euros, applicable 29 jours par an en 2024, vise à endiguer cette marée humaine. Elle ne concerne que les touristes d’un jour, ces excursionnistes pressés qui parcourent la ville en quelques heures, sans s’attarder sur ses richesses et sans contribuer à son économie locale. L’objectif est clair : dissuader les visites superficielles et encourager un tourisme plus responsable, plus durable et plus respectueux de l’environnement et des habitants.
L’initiative, saluée par les associations environnementales et certains professionnels du tourisme, n’est pas sans critiques. Certains craignent qu’elle ne pénalise les petits budgets et ne freine l’attractivité de Venise. D’autres redoutent une bureaucratie pesante et des contrôles inefficaces.
Mais la nécessité d’agir est urgente. Venise, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est menacée de perdre son statut si aucune mesure concrète n’est prise pour endiguer le surtourisme. La taxe de 5 euros n’est qu’une première étape, un symbole fort d’une volonté de changement.
L’avenir de Venise dépendra de la capacité des autorités à gérer cette manne touristique de manière intelligente et durable. La taxe, associée à d’autres mesures de régulation et de développement durable, peut être une bouée de sauvetage pour la Sérénissime. Il est temps de repenser le tourisme à Venise, de privilégier la qualité à la quantité, et de garantir la survie de ce joyau unique pour les générations futures.
En plus de la taxe, d’autres mesures pourraient être envisagées :
- Limitation du nombre de touristes par jour ;
- Instauration d’un système de quotas pour les croisières ;
- Promotion d’un tourisme hors saison ;
- Développement d’un tourisme alternatif et responsable ;
- Investissement dans des infrastructures durables ;
- Sensibilisation des touristes à l’impact de leur visite.
L’avenir de Venise est en jeu. La taxe de 5 euros est un pari audacieux, mais peut-être nécessaire. Sauver la Sérénissime du naufrage touristique est un défi collectif qui exige une mobilisation des autorités, des professionnels du tourisme et touristes eux-mêmes.
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